Dans
cette page, vous trouverez tout d'abord quelques principes généraux
concernant les blessures intérieures et leur guérison,
puis quelques exemples de déroulement de séances.
Présentation
Les
blessures intérieures sont des traumatismes plus ou moins anciens
inscrits quelque part au tréfonds de notre être, dans notre
psychisme, notre corps, nos cellules. Certaines réactions d’aujourd’hui,
telles qu’une violente colère après une petite contrariété,
une tristesse profonde après une simple remarque, un ulcère
qui se réveille dans un moment de stress, chaque fois que la
réaction est disproportionnée, que l’on sent venir
l’ouragan émotionnel sans pouvoir le déjouer, on
a l’indice qu’une de ces vieilles blessures s’est
rouverte.
La
Guérison des Blessures Intérieures est une approche élaborée
et transmise par Daniel Maurin, et puise dans les traditions tant orientales
qu’occidentales. Elle considère l’être humain
dans son aspect trinitaire physique, psychique et spirituel.
Elle est une approche non psychologique, non mentale, qui au lieu d’aller
chercher les causes des blessures, qui peuvent être très
anciennes, voire même introuvables, se propose de soigner ce qui
reste de la blessure aujourd’hui, l’impact qu’elle
a dans notre quotidien. Elle consiste donc à se plonger dans
le ressenti actuel de la blessure, et de la cicatriser sur le champ.
La
personne désireuse de guérir est étendue. Elle
est accompagnée dans quelques respirations ventrales qui vont
lui permettre de se trouver en contact avec ses émotions, son
ressenti actuel. Elle entreprend alors un voyage souvent riche en symboles
qui va l’amener progressivement au cœur de sa blessure. Elle
pourra à ce moment faire intervenir ses forces de guérison,
le « Thérapeute intérieur », son Soi profond,
pour cicatriser définitivement cette plaie qui se rouvrait si
facilement. L’accompagnant l’encourage, la rassure dans
les passages les plus ardus, lui propose des pistes si elle est bloquée,
sans brusquer ni forcer, en douceur, respectant le rythme propre à
chacun.
Cette
approche est non confessionnelle, mais elle peut s’avérer
précieuse pour aider à franchir certaines étapes
d’une évolution spirituelle.
Exemples
de travail symbolique
Un
exemple récent très riche en symboles, avec la participation
du chameau Francis...
Je
me vois sur une estrade de théâtre, à genoux, épaules
voûtées, expression de martyr, énorme cape de velours
rouge sur les épaules. Quand je l’observe et interroge
cette posture de martyr du regard, d’un coup elle la quitte comme
si son rôle était fini, et devient une sorte de Peter Pan.
Comme un comédien qui quitte la scène, le Peter Pan va
au bistro du coin. Je reste seule face à la scène, le
théâtre est vide, et la cape est toujours sur scène,
en tas. Cape très lourde genre Jeanne d’Arc, velours bordeaux.
Je pense que c’est de ma responsabilité de ranger la cape
au vestiaire. Pourquoi ??? CB me demande « Mais à qui elle
est cette cape ? » et dans un râle je m’effondre en
pleurant : « A ma mère !!! » CB me demande de la
laisser et de voir ce qui se passe. Le théâtre se transforme
en Bataclan en pleine fusillade et j’arrive à en sortir
en rampant dans un tunnel en verre blindé. C’est laborieux,
long, je perçois que je suis sous les tirs mais protégée
par le tunnel sur lequel tombent des cadavres, il y a du sang. Enfin
je sors du tunnel, une lumière intense éclaire la sortie,
le tunnel débouche dans le désert, il fait très
chaud, le soleil m’éblouit. Je me crois seule, et soudain
un chameau vient vers moi. Je monte dessus. C’est un chameau atypique
: il a un poil très long, il est marrant, rasta, avec des dreads
locks, lunettes de soleil, un bandeau vert jaune rouge, un pendentif
Peace & Love (je fais le lien avec « paix amour et strudel
» de ma méditation) et il écoute du reggae.
Il est marrant et sécurisant, il avance d’un pas léger,
presque dansant et le raconte des histoires. Je lui demande une pause
dans l’histoire pour dormir. La traversée du désert
est longue, il fait chaud, il y a des mirages que le chameau ne semble
pas percevoir ou du moins il ne se fait pas avoir. Je me love contre
la bosse arrière (je me vois en petite fille à ce moment-là),
dans ses poils longs. Je fais le lien entre le chameau et le fait de
fumer des « Camel essentielles ». On arrive devant une citadelle
avec de grande murailles, j’imagine l’intérieur de
la citadelle dans le livre « le roi Tsangor » je m’attends
donc à un intérieur qui grouille de monde, de sueur, d’ouvriers,
de cris, d’échafaudages. Je ne vois pas de porte mais le
chameau fait le tour et en fait il y a une toute petite porte derrière,
il la passe en s’agenouillant et en se contorsionnant, je ne sais
pas comment il fait. Dedans en fait c’est un mix entre la caverne
d’Ali baba et l’Eden. Inattendu, splendide, végétal,
avec des diamants de toutes les couleurs, je contemple. Je suis étonnée.
Il y a une multitude d’oiseaux. Comme je sais parler la langue
des oiseaux, je leur demande d’aller porte la nouvelle sur la
terre entière qu’il existe autre chose que le désert.
Je ne les reverrai pas, ils font leur boulot, ils n’amènent
pas de monde ; Je suis seule avec le chameau dans cet Eden. Il va boire
longuement. Il est marrant. Je me pose dans une chaise longue et je
contemple.
Il tourne la tête et au détour d’une phrase me dit
« Au fait, je m’appelle Francis ! ». Il me raconte
des blagues, me fait rire. Mais par moment il s’arrêt et
dit « maintenant c’est l’heure d’aller cueillir
des fraises », il prend soin de moi.
Je l’aime bien mais vraiment j’aimerai qu’il coupe
ses dreads. Je me dis qu’il me ressemble un peu mais franchement
les dreads… il refuse net croise les pattes tourne la tête
« fuck le peigne ! » et il le casse en deux. J’essaie
de négocier, pas moyen. Ses dreads sont hyper belles et propres
mais moi j’ai l’image d’un truc sale. Il me dit que
je le saoule et commence presque à se détourner de moi.
Je finirai par renoncer pour ne pas me fâcher avec lui et le respecter.
Je suis bien avec Francis, au calme dans cet endroit merveilleux. Il
ne me manque rien. Même pas les livres.
Je me dis que lui au moins il est tranquille il ne peut pas taper à
l’ordi avec la forme de ses sabots. Il se marre et me dit d’un
air taquin : « Oui, mais au moins je peux fumer !» et éclate
de rire en me montre qu’il coince une clope dans la fente de ses
sabots, et la fume (NB : je fume des « Camel essentiel »
…). Francis a un peu la voix de Baloo « il en faut peu pour
être heureux » (lien aussi avec Hakuna matata (tout va bien
; il n'y a pas de problème, en swahili) du dessin animé
Le roi lion).
En fin de GBI, CB me dit qu’on prend un temps calme pour communier.
Temps de silence. Et là je vois Francis qui se roule par terre,
se frotte le dos dans le sable, les pattes en l’air, je lui fais
les gros yeux, je lui dis « eh Christian a dit qu’on communiait
! » il me regarde surpris « ben oui je communie ! »
et je pense à Frère Antoine* à ce moment-là.
Pas besoin de solennel pour communier. (Rédigé et transmis
par J., 2019)
*
Frère Antoine de Roquebrune, ermite iconoclaste, auteur notamment
de Bouffées d'ermite (éditions La Table Ronde) ; Frère-antoineries
(éditions Unicité) ; Merci pour tout (éditions
Accarias)
__________________________
-
Avec "l'enfant intérieur"
À
un moment d'une séance, l'accompagnée se voit comme une
petite fille apeurée, recroquevillée dans un coin de la
cour d'école. La partie adulte de l'accompagnée (la grande
ci-après) est invitée à en prendre soin. Cela prend
pas mal de temps car la petite est profondément blessée,
puis grâce aux bons soins de la grande, elle sort de sa prostration
et va jouer dans le jardin d'enfants. La grande la surveille alors de
loin alors qu'elle joue avec une autre fillette. Après un moment,
la grande s’impatiente sur son banc. Voulant continuer à
surveiller l’enfant, elle ne peut pas partir. Elle décide
donc de lire. Mais la petite la dérange continuellement, voulant
son attention. Donc s’ennuyer ou lire sont deux solutions peu
satisfaisantes. Après un moment d'inconfortable indécision,
elle décide de se lever pour aller jouer avec les deux fillettes.
Elles entament alors une partie de cache-cache, bien plus intéressante
à trois. La grande retrouve assez rapidement la fillette, mais
la petite est bien cachée, derrière un buisson. La grande
se dit que c’est une petite coquine de s’être si bien
cachée. Mais en fait, lorsqu’elle la retrouve, la petite
lui dit : c’est parce que je voulais que tu voies les fleurs.
Et effectivement, il y a un magnifique parterre de petites fleurs blanches.
Qui se transforment ensuite en neige, dans laquelle elles jouent joyeusement.
-
Une histoire d'étoile
L'accompagnée
se présente au soin car elle ressent un sentiment d'impuissance
face à la souffrance de son ex-mari. Elle l'a en effet quitté
après quinze ans de vie commune, cela fait maintenant deux ans,
et son mari souffre toujours passablement de cette situation.
Elle s'allonge et se détend. Elle a précisé qu'elle
demanderait de l'aide au Christ en cas de nécessité durant
le soin.
- L’accompagnant: pouvez-vous vous mettre face à votre
mari?
- L’accompagnée: oui
- Est-ce que vous pouvez ressentir votre impuissance face à sa
souffrance?
- Oui
- Sous quelle forme cela se manifeste-t-il ?
- J'ai quelque chose qui me croche dans la poitrine
- À quoi ce quelque chose ressemble-t-il ?
- À une étoile
- Que voulez-vous faire avec cette étoile, est-elle à
sa place là ?
- Non, je veux la remettre à sa place, parmi les autres étoiles
- Bien, est-ce que vous voyez comment vous y prendre ?
- Je vais simplement l'envoyer rejoindre les autres étoiles
- Bien je vous laisse faire
- ....
- Y a-t-il un problème ?
- Oui, ça ne marche pas
- Ne voudriez-vous pas peut-être commencer par sortir l'étoile
de votre poitrine ?
- Oui, c'est une bonne idée. L’accompagnée fait
les gestes d'une opération chirurgicale, puis elle saisit l'étoile
et la pose sur sa poitrine droite.
- Avez-vous terminé ?
- Oui
- Avant d'aller plus loin, je vous propose de vous occuper de la blessure.
Qu'y a-t-il à l'endroit de l'étoile?
– Un trou... Je veux le remplir... Avec de l'amour... (L’accompagnée
laisse patiemment le trou se remplir d'amour). C'est bon, c'est rempli.
Maintenant, ce n'est plus une étoile, c'est un soleil
- Parfait. Votre soleil est-il bien accroché à votre poitrine
?
- Oui, pas de problème
- Vous êtes bien sûre ? Pouvez-vous vous pencher en avant
?
- Elle sourit. Non, effectivement, il allait tomber. Mais vous comprenez,
je ne veux pas le cacher, je veux qu'on continue à voir sa lumière.
- C'est une excellente idée, mais ne pourriez-vous pas simplement
faire repousser une fine couche de peau translucide, qui le maintiendrait
tout en laissant transparaître la lumière
- Oui, c'est une bonne idée. Elle le fait. Voilà, c'est
terminé, on voit toujours sa lumière
- Bien, pouvez-vous maintenant vous occuper de l'étoile ?
- Oui, je vais l'envoyer au ciel. Un petit moment se passe. Ça
ne marche pas, et je ne vois pas comment m'y prendre
- Je pense que c'est alors le moment de demander de l'aide d'en haut
- Oui, je vais demander l'aide du Christ. Après un petit moment,
elle sourit
- Que se passe-t-il ?
- Une ficelle est tombée du ciel, je vais pouvoir y accrocher
mon étoile. Elle fait le geste de nouer la ficelle autour de
son étoile. Puis elle se met à tirer sur la ficelle
- Je ne comprends pas très bien comment l'étoile peut
monter
- C'est parce qu'elle coulisse dans un anneau placé là-haut.
Au bout d'un moment, elle arrête de tirer
- L'étoile est-elle à sa place ?
- Non, pas encore, mais maintenant, ils s'en occupent là-haut.
Elle monte toute seule. ... Voilà, elle est à sa place
- Parfait. Je vous propose maintenant de vous occuper de la ficelle
et de l'anneau, que voulez-vous en faire ?
- Les détruire
- Comment ?
- En les jetant dans un volcan. Elle fait le geste, mais son bras reste
suspendu
- Y a-t-il un problème ?
- Oui, ça ne brûle pas
- Ça n'est peut-être pas la bonne manière. Avez-vous
une autre idée ?
- Oui, je vais les enterrer. Elle se met à creuser. Au bout d'un
moment: - Voilà, le trou est prêt. Je vais maintenant placer
la ficelle et l'anneau dans un très joli coffre, puis le placer
dans le trou
- Êtes-vous bien sûre que ce soit une bonne idée
?
- Après un moment de réflexion: - Non, effectivement,
ce n'est pas une bonne idée. Mais là, je suis coincée,
je ne sais plus comment m'y prendre
- Après un moment de silence: - Mais d'où proviennent
en fait ces objets ?
- Mais oui, ils viennent d'en haut. Je vais les leur renvoyer, ils m'ont
été utiles, ils pourront certainement les utiliser pour
d'autres
- Bien, je vous laisse faire, dites-moi lorsque ce sera terminé.
Au bout d'un moment, ça semble coincer un peu. - Avez-vous un
problème ?
- Oui, c'est bien monté, mais je vois toujours un bout de ficelle.
- Prenez votre temps, jusqu'à ce que tout ait vraiment complètement
disparu
- Au bout d'un moment: - J'en vois toujours un bout et ça ne
bouge plus vraiment
- Ne voulez-vous pas demander un peu d'aide ?
- Oui. Elle le fait. Après un petit moment: - Voilà, c'est
terminé, je ne vois plus rien
- Parfait. Voulez-vous maintenant vous replacer face à votre
ex-mari ?
- Voilà
- Ressentez-vous cette impuissance face à sa souffrance ?
- Non. Vous comprenez, je vois maintenant une personne de chaque côté
de lui, qui en prennent soin
- Magnifique. Je vous propose maintenant après tout ce beau travail,
de sortir en douceur du soin. Après une réharmonisation,
l'accompagnée tombe dans une sorte d'extase, un moment de pur
bonheur d'une dizaine de minutes, où elle irradie littéralement
de joie. À un moment, elle dit même: "J'ai chaud ...,
je brûle ..., de l'amour divin." Et l'accompagnant est lui
aussi transporté de joie. Puis les deux remercient pour les aides
reçues. L'accompagnant avec l'accord de la personne quitte alors
la pièce pour la laisser reprendre tranquillement place "dans
le monde".
___________________________